Château De Fénis

Triomphe médiéval

Situé sur un petit promontoire dépourvu de défenses naturelles, le château de Fénis est certainement l’un des plus célèbres de la Vallée d’Aoste, grâce à son aspect extérieur notamment. Tours, murs crénelés, meurtrières et corbeaux confèrent à sa structure l’aspect classique du château médiéval : d’imposantes structures défensives qui, en réalité, protègent et renferment une résidence seigneuriale.

Cet édifice abrite certains des cycles picturaux de style gothique les plus célèbres du Nord de l’Italie, que la puissante famille Challant, titulaire du fief, fit réaliser.

L’édifice fut laissé à l’abandon pendant une longue période, au cours de laquelle il fut même utilisé comme ferme, jusqu’au moment où, durant la seconde moitié du XIX^e siècle, l’architecte Alfredo d’Andrade l’acheta pour le compte de l’État et en fit restaurer les parties les plus endommagées pour éviter qu’il tombe en ruine.

Information
Château de Fénis
1, hameau de Chez Sapin,
FÉNIS
tél. 0165 76 42 63
courriel : beniculturali@regione.vda.it

Horaire
Octobre – Mars : 10h – 13h / 14h – 17h
Avril – Septembre : 9h – 19h
Fermé le 25 décembre et le 1^er janvier
Fermé le lundi, sauf en juillet et en août et les lundis de fête

COMMENT VENIR
Depuis l’autoroute A5 Turin-Aoste, sortir au péage de Nus et au premier rond-point, suivre la direction Fénis (SR13) sur 0,5 km jusqu’au centre de l’agglomération. Le château est bien indiqué et visible de loin.

BILLETS
RÈGLES D’ACCÈS
BROCHURE

APERÇU HISTORIQUE

Le château de Fénis se compose d’un ensemble complexe de tours et de structures. Son histoire presque millénaire commence entre le XII^e et le XIII^e siècle et reflète celle de la famille Challant. La structure du château suit l’évolution du rôle et du pouvoir de cette maison : Aymon de Challant fait réaliser des travaux vers 1340, puis 1370, lui conférant une forme pentagonale. Ensuite, Boniface I^er, son fils, fait transformer l’édifice en une résidence à la hauteur de son rôle de haut fonctionnaire de l’État savoyard : un étage est ajouté au corps de bâtiment central, dans lequel l’on perce de nouvelles fenêtres ; des plafonds en bois et des portails en pierre sont réalisés et la cour est réaménagée autour de son spectaculaire escalier semi-circulaire. Un jardin clôturé est aussi aménagé à l’extérieur. Puis, en 1415-1420, Boniface I^er fait encore compléter la rénovation du château en commanditant la décoration picturale de la cour et de la chapelle. C’est à partir du siècle suivant que commence l’abandon progressif du bâtiment, qui va de pair avec le déclin de la famille Challant.
Quand, en 1868 l’architecte portugais Alfredo d’Andrade visite pour la première fois le château, ce dernier est partiellement à l’abandon. En tant que directeur du Bureau régional pour la conservation des monuments du Piémont et de la Ligurie, Alfredo d’Andrade achète le château en 1896 et en commence la restauration. Entre 1936 et 1942, une nouvelle grande campagne de travaux s’achève sur la reconstruction des remparts extérieurs et la création d’une entrée côté Sud. Devenu le Musée du mobilier valdôtain, le château accueille alors des meubles de style alpin, achetés chez des antiquaires.

https://youtu.be/jvWXb1_S_dY

PROTAGONISTES

BONIFACE II
ALFREDO D’ANDRADE

BONIFACE II

Au XV^e siècle, divers travaux de rénovation auxquels participent de nombreux ouvriers intéressent Fénis. Certaines interventions importantes sont dues à Boniface I^er de Challant, tandis que d’autres, plus tard, sont commandées par son fils, Boniface II, qui reçoit de son père les fiefs de Fénis et de Montbreton. Au milieu du XV^e siècle, Boniface II charge Giacomino d’Ivrée, un artiste très actif en Vallée d’Aoste, de peindre le mur qui ferme la cour centrale au Sud. On lui doit également la frise héraldique réalisée dans les années 1540 dans la galerie Sud, avec les armoiries des commettants et des familles nobles, liées par des liens familiaux, patrimoniaux, politiques et religieux.

ALFREDO D’ANDRADE

Alfredo d’Andrade, né à Lisbonne en 1839, passe ses années de formation à Gênes, où il fréquente l’Accademia Ligustica di Belle Arti. À Genève, il rencontre Vittorio Avondo, avec qui il noue une amitié durable. Il s’installe en Italie, où il fréquente des intellectuels et des artistes, notamment les peintres de l’école de Rivara. En Vallée d’Aoste, vers 1868, il commence ses premières visites à Issogne, Fénis et Verrès pour étudier et faire des relevés de l’architecture médiévale, avec ses détails techniques et de construction. Sa passion pour les bâtiments anciens se transforme en protection institutionnelle avec la création, en 1891, du Bureau régional pour la conservation des monuments du Piémont et de la Ligurie. D’Andrade est alors investi de diverses missions officielles qui lui permettent d’intervenir sur les chantiers de restauration de nombreux édifices historiques. Il participe également à la conception du village médiéval de Turin en 1884, où les monuments de la Vallée d’Aoste ont été recopiés dans une large mesure, en vue de la revalorisation du Moyen- Âge. D’Andrade meurt à Gênes en 1915.

POUR EN SAVOIR PLUS

LA CHAPELLE

La décoration picturale du château de Fénis, commandée par Boniface Ier de Challant durant le premier quart du XVe siècle, reflète le langage artistique qui ...[..]

LES CHEMINÉES

Les demeures seigneuriales avaient presque toujours au moins une cheminée, qui servait à chauffer les locaux et, dans les cuisines, à préparer les repas. À ...[..]

LE MOBILIER

Dans les années 1930, la rhétorique fasciste favorise un regain d'intérêt pour le Moyen-Âge dans une perspective identitaire. Le ministre de l'Éducation nationale, Cesare Maria ...[..]