Area Megalitica

L’Aire mégalithique recèle des témoignages archéologiques précieux qui, de la fin de l’époque néolithique à nos jours, restituent à la ville un patrimoine de plus de 6000 ans d’histoire. De la préhistoire au Moyen-Âge, en passant par les Âges du cuivre, du bronze et du fer, pour arriver à l’époque romaine, l’Antiquité tardive et le Haut Moyen-Âge, ce site offre aux visiteurs l’opportunité d’accomplir un voyage extraordinaire à travers le temps, dans un décor fascinant qui lie le passé à l’avenir.
L’expression « aire mégalithique » synthétise à elle seule l’identité multiple de ce site d’Aoste, qui témoigne de l’existence d’une aire sacrée destinée à accueillir des manifestations liées au culte et à la sépulture.
Tout commence à la fin du V^e millénaire av. J.-C., avec les traces d’un geste antique, mais que les hommes avaient découvert depuis peu : le labour. Ce geste, si commun dans les campagnes, se transforme ici en rite, à travers l’incision d’un vaste terrain qui est ainsi choisi et rendu sacré. Un geste simple, donc, mais d’une valeur sociale et religieuse extraordinaire. Le sanctuaire à ciel ouvert ainsi créé, destiné au culte des vivants et identifié par des poteaux totémiques en bois, ainsi que des stèles anthropomorphes en pierre, ne remplit une fonction funéraire qu’à partir de la fin du III^e millénaire, pour devenir une nécropole par prédilection, comptant des tombes mégalithiques de divers types.
Au début de l’ ge du bronze, vers 2300 av. J.-C. et pour des raisons encore incertaines, le site est peu à peu abandonné avant d’être exploité, pendant plus de mille ans, uniquement à des fins agricoles. Au début de l’Âge du fer (première moitié du I^er millénaire av. J.-C.), il est de nouveau utilisé à des fins funéraires et cultuelles. Sa destination funéraire se confirme ensuite et il constitue un précieux témoignage de différentes pratiques, comme l’inhumation et l’incinération.
Au cours de l’époque romaine, en plus d’être funéraire, le site devient une importante zone agricole et d’habitation : les vestiges d’un grand bâtiment rural y sont découverts, ainsi que les traces d’une nécropole située hors de la ville, le long d’une rue secondaire. Durant l’Antiquité tardive, la zone reste agricole et funéraire, mais subit peu à peu une reconversion rurale, même si sa fonction de cimetière et de zone habitative perdure.
Au XII^e siècle, la construction d’un édifice à la grande valeur symbolique et sacrée comme l’ancienne église Saint-Martin-de-Corléans peut être considérée comme l’aboutissement du processus de transformation du site et comme la genèse d’un nouveau pôle religieux de rassemblement, dans un nouveau contexte socio-culturel.